Sunday, March 23, 2008

Pic/Peak


Il faut bien le reconnaître, je commençais à croire que jamais je n’arriverai à monter sur ce gros tas de cailloux au milieu de la flotte…Au début, en jeune savoyard fraichement revenu des Himalayas que j’étais, je m’étais dis que j’allais me faire ça tranquille tout seul un beau jour. C’était quand même as une grosse colline qui allait me narguer, non ? Mais voilà, ça ne marche pas comme ça ici. On ne monte pas au pic sans un guide, c’est comme ça et pas autrement. D’autant plus que vu la forme du cône, une petite erreur d’orientation au sommet vous fait arriver bien loin du point visé à la descente. Alors une fois le guide trouvé, il ne restait plus qu’à trouver le jour. Et mercredi dernier, ça a été le jour. Beau temps, bien qu’un peu venté au début, mais rien de bien méchant.
Au programme donc une belle rando de quand même 2000m de dénivelée positive, et à priori à peu près autant en négatif. Ce qui nous amène à 5h de montée, je vous avouerais que sur la fin, les cuisses commençaient à chauffer, faut le reconnaître. Mais l’ascension vaut le coup, largement le coup même ! D’en haut, malgré les nuages un peu accrochés au relief, la vue est assez troublante : que du bleu, l’océan et le ciel, et…rien. Si, Nightingale et Inaccessible les 2 îles voisines, mais sinon rien. Panorama assez similaire à celui en avion quand on traverse l’Atlantique finalement. La mare logée dans le creux du cratère ajoute un petit côté magique à l’ensemble : elle est en forme de cœur, mignon tout plein, parfait pour les lovers !
La descente a été expédiée en 2 heures, grâce à la fameuse technique de la ramasse et de la course comme des demeurés dans les talus. Mais le plus dur physiquement nous attendait au village : voilà, on ne revient pas du pic comme ça en disant « bon merci c’était sympa, à plus les gars! » ni même avec le typique « all right, catch you later buddy ». Non non non, ça serait trop facile, on pourrait récupérer ! Il faut arroser cette victoire sur la dénivelée comme il se doit, en hommes. Mais le gros souci ici, c’est que quand on commence un pack de bière, apparemment on ne peut pas s’en aller avant qu’il soit terminé. Ce n’est pas convenable, et ça mettrait mal à l’aise ses hôtes. Impensable. Donc, en digne représentant de notre beau pays, j’ai commencé par 1l/personne chez Jason (un tristanais de 15 ans, première au pic). Rafraichissant. On enchaine directement chez Martin (le guide), la même ration pour ne pas être en reste. Tout en sachant très bien que manger serait tricher. Rendez-vous est pris au pub pour la soirée, pour finir les choses dans les règles de l’art. C’est chose faite, et croyez moi, le réveil le lendemain a été délicat, tant pour les jambes que pour la tête !

I was starting to consider that I would never have the chance to make my way to the peak of Tristan. But never say never, and one fine Wednesday, it finally happened. It was actually not easy to get all the conditions required in the same day: no urgent or unscheduled job for me, day off for the guide, nice and steady weather. But we managed at the end of the day. Starting at 7AM, we reach the summit some 5 hours later and 2000 metres higher. Amazing walk, starting in the cliff behind the village, going on the Base plateau, and finishing on the ridges of the gulches to the very top. The view from there is quite amazing, even if it was a bit foggy or cloudy, depends how you look at it. Still, the shape of the island is made in such a way that you do not see the bottom when you are at the top. Strange feeling, being surrounded by blue all around. Blue the sky, blue the ocean, blue the mix between both elements. And for the lovers, you get the pond in the middle of the crater, with this great heart shape, worth to have a look at! Going down then was less painful than coming up: indeed, the gravels that made your ascension difficult (2 steps forward, one step back) are finally helpful and just carry you down running, cool feeling! So 2 hours later only, we were back in the settlement for the final (and not the easiest) challenge: the after peak procedure! It makes sense to have a fresh beer after this long day. Or even couple of! As you all know, eating is cheating (as you are drinking), so it became quite complicated when we quitted the pub couple of hours after! The next morning, if legs were not too good, brains were not much operational neither!

Anyway, thanks very much Martin for this great day!

Wednesday, March 5, 2008

Des pâtes et du ciment


L’arrivée d’un bateau sur TdC, ça signifie généralement un renouvellement du stock au supermarché, une bonne bouffée d’air pour les rayons qui ont subit les assauts des 270 habitants de l’île, souvent pendant plusieurs mois d’affilée. Mais cette fois, avec l’arrivée des Marines qui viennent réparer le port, on frôle l’abondance ! Imaginez plutôt : il y a même des pâtes en rayon ! Alors bien sûr, ça ne vous parait pas particulièrement extravagant, pas vrai ? Détrompez-vous, c’est une petite bénédiction pour les célibataires comme moi forcés de cuisiner le soir, sans inspiration aucune. Depuis mi novembre, plus moyen de trouver des pâtes au supermarché. Rien, pas un paquet. Même pas des pâtes pour soupe, rien je vous dis. Juste un petit papier « sorry, we ran out of pastas » sur une grande étagère décidément bien vide. Sacré sens de l’humour, on l’aura noté. Pendant 3 mois et demi, cette petite phrase m’a nargué. Une fois un « oubli » du fournisseur, une fois une caisse qui arrive trop tard pour le bateau au départ du Cap, et nous voilà début mars… Alors bien sûr les locaux, et ma cuisinière la première ne se sont pas laissé avoir par un piège aussi grossier ! La bonne blague, on n’est pas né de la dernière pluie ici ! Faire des réserves et le « on ne sait jamais » prennent tout leur sens sur Tristan…Faire un stock de pâtes pour 3 mois n’étonne personne, pas plus en tout cas que d’acheter 60 rouleaux de PQ en une fois. On sent bien qu’ils ont intégré le paramètre pénurie depuis longtemps, voire depuis le début de la Communauté. En gros, l’idée c’est de« prendre tant qu’il y a ».

L’autre marchandise que l’île a maintenant à la pelle, c’est le ciment. Les marines et leur bateau le Lyme Bay en ont apporté 400 tonnes (eux aussi, ils se sont dit « on ne sait jamais »).

C’est vrai que ça ferait désordre de devoir faire un aller-retour si on venait à en manquer… Avec ça, ils devraient avoir de quoi faire pour consolider la digue fatiguée du petit port. Fin des travaux prévue à la fin du mois. En attendant, ça vaut le détour de voir le début de ce chantier, le débarquement des engins de chantier et de tomber tous les matins sur ce gros bateau (tout neuf s’il vous plait, la NAVY ne se moque pas de TdC) qui mouille juste devant le village ! Je n’arrive pas encore trop à m’y faire…


Edinburgh of the Seven Seas